Suite à son escale technique à Camaret, nous vous avions donné des nouvelles du bord encourageantes. Déçu mais pas abattu, notre skipper est heureux de faire toujours partie de cette flotte de Class40 qui en est maintenant à environ un quart du parcours.
Seulement un quart et déjà tellement de dégâts dans la flotte. Si les Ultims filent vers l’arrivée et les Imocas peinent à trouver la porte vers les Alizés qui les amèneront vitesse grand V à la Guadeloupe ; les Class40, plus petits et plus lents, essuient fronts sur fronts.
Les fronts c’est quoi ? Ce sont ces passages de vents forts associés au développement des dépressions. Concrètement, ça signifie beaucoup de vent, de grosses rafales, donc de la mer bien formée et en prime un bon passage pluvieux. Et quand les marins lèvent la tête et regardent avec soulagement leurs mâts toujours en place, derrière, ils écopent d’un ciel de traîne. Plus bleu certes, mais avec une mer démontée puisque derrière le front le vent tourne… Bref, après le programme lavage, c’est l’essorage. Après la crainte que le mât tombe dans une rafale plus forte que les autres, c’est la crainte que la structure du bateau ne lâche.
C’est à ce moment-là qu’intervient le skipper. Il évalue avec ses propres paramètres la situation à venir pour choisir sa propre trajectoire adaptée à ses objectifs, l’état du bateau, du skipper, les milles parcourus dans ces mêmes conditions pour éprouver le duo et les expériences de celui-ci. Et pour les petits nouveaux, pour qui c’est la première transatlantique en solitaire, et bien la raison l’emporte sur la stratégie pure ; sur la « route la plus efficace SI tout va bien ». Notre Pierre-Louis ne fait pas exception à la règle, il a un objectif en tête qui est de finir, et il est hors de question pour lui de s’arrêter de nouveau. Il prendra une route différente, plus décalée au sud, plus prudente pour le moment pour éviter une énième tempête en approche, mais qui sait, si aujourd’hui cela se traduit en perte de distance par rapport aux premiers, peut-être que les choses tourneront en sa faveur dans les jours à venir car en météo, rien n’est figé et il est clair que la situation générale est assez inhabituelle.
En attendant, le revoici au contact d’une partie de la flotte, bien décidé à jouer chaque match dans le match. Bord à bord hier avec Florian Gueguen, il a décidé de reporter un coup vers l’ouest afin sans doute d’aller chercher plus vite la bascule de vent associée au front. Il joue son paquet, son esprit de compétition semble de nouveau bien réveillé !
Vivement la suite »
Sophie FAGUET